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EN COULISSE AVEC HUGO LAPORTE


HUGO LAPORTE

Le baryton québécois, Hugo Laporte est titulaire d’une maîtrise en musique (interprétation) de l’Université Laval, au Québec. Il est lauréat de nombreux concours important et à développé une carrière internationale grâce au soutien des Jeunes ambassadeurs lyriques.


Ceci n’est pas ton premier rôle avec l’Opéra du Royaume. Qu’as-tu déjà chanté avec la compagnie?


C’est mon troisième opéra avec l’Opéra du Royaume! J’ai d’excellents souvenirs de mes deux premières collaborations, qui étaient d’ailleurs deux importantes prises de rôles pour moi : Figaro (Le barbier de Séville) en 2016 et Escamillo (Carmen) en 2017. Zurga, le personnage que j’interprète dans Les Pêcheurs de perles sera aussi une prise de rôle. Comme on dit : jamais deux sans trois!


Hugo Laporte dans le rôle de Figaro (Le barbier de Séville) en 2016 avec Nils Brown
Hugo Laporte dans le rôle de Figaro (Le barbier de Séville) avec Nils Brown en 2016

Que peux-tu nous dire sur ton personnage dans Les Pêcheurs de perles?


Zurga est le chef du village, il a donc la responsabilité de protéger les pêcheurs de perles et de perpétuer les traditions ancestrales de son peuple. Mais son rôle de chef s’avère beaucoup plus compliqué qu’il ne le pensait. Il sera rapidement mis à l’épreuve en apprenant la trahison de son ami et le crime de la femme qu’il aime. Un grand dilemme moral émerge : doit-il honorer son devoir de chef et condamner à mort celle qu’il aime, doit-il céder à la jalousie et punir la trahison de son ami, doit-il trahir son peuple et les épargner tous les deux?


Cette grande variété d’émotions font de Zurga un personnage d’une grande complexité que chaque interprète peut vraiment s’approprier. C’est donc terrain de jeu formidable pour moi, et une belle opportunité de l’interpréter pour la toute première fois.


Que chantes-tu sous la douche ?


Souvent des airs de ténor : « Che gelida manina », « Questa o quella » « Vesti la giubba », « Recondita armonia », etc. Mais je dirais plutôt chantonner que chanter!!! Je chantonne aussi des chœurs d’opéra du répertoire romantique ou vériste, et évidemment des airs pour baryton. J’imagine que ces choix sont assez représentatifs de mon répertoire préféré…



Hugo Laporte dans le rôle d'Escamillo (Carmen) en 2017
Hugo Laporte dans le rôle d'Escamillo (Carmen) en 2017

Dans quelle mesure est-il important que des compagnies comme l'OdR existent ?


Extrêmement important, en fait. La vitalité culturelle en dehors des grands centres dépend en grande partie des institutions comme l’Opéra du Royaume. Il est essentiel que la population et les décideurs soutiennent ces initiatives culturelles, partout oui, mais surtout en région où elles bénéficient notamment de moins de mécénat.


La tendance naturelle est de tout concentrer dans les grandes villes, mais la culture est importante partout et pour tous. Plus spécifiquement, l’Opéra du Royaume donne la chance aux mélomanes locaux d’entendre de l’opéra, et donne aussi aux artistes locaux (jeunes et moins jeunes, amateurs et professionnels) l’opportunité de pratiquer leur art dans un projet d’envergure. Et l’OdR a permis à de nombreux artistes de la relève de faire leurs première armes; et je peux en témoigner.


Si tu pouvais très bien jouer d’un instrument, lequel serait-il et pourquoi ?


Le piano. Cet instrument a tellement de possibilités et j’ai toujours eu un faible pour le répertoire de piano solo, en particulier celui de Beethoven. Si j’étais habile au piano, je pourrais chanter tout en m’accompagnant au piano dans des cycles de Schumann, par exemple… des recueils de Massenet, Chausson… Le rêve, quoi!


Hugo Laporte en récital avec Olivier Godin
Hugo Laporte en récital avec Olivier Godin

As-tu des intérêts ou des passe-temps en dehors de la musique ?


Passer du temps avec mes enfants est mon principal passe-temps! Mais de façon plus personnelle, je fais de la photographie depuis plus de 15 ans. J’ai entre autres fait de l’argentique, différents types et formats (35mm, moyen format, reflex, bi-objectif, télémétrique…) et développé mes pellicules à la maison. J’y consacre moins de temps depuis les dernières années, mais ça fait toujours partie de moi.

Je m’intéresse aussi depuis plus de 20 ans à l’informatique, l’avancement des technologies et protocoles, l’administration de systèmes, langages de programmation, l’intelligence artificielle, etc. J’aime aussi beaucoup la nature. J’étais dans les Scouts toute mon enfance et j’ai été animateur pendant plusieurs années. Le camping me manque, mais quand mes enfants seront un peu plus vieux, je les initierai!


Quelle est la pire chose qui tu sois arrivée lors d’une représentation ?


Je ne sais pas si c’est vraiment la pire (ce n’est rien de bien grave, au fond!) mais voici ce qui me vient en tête: Je chantais Marcello dans La Bohème sous la direction de Jean-Marie Zeitouni, à l’OSTR. Pendant ma première grande phrase solo du duo Rodolfo-Marcello au début de l’acte IV, le système d’alarme se met à retentir très bruyamment! Je continue, évidemment, en espérant que l’alarme cesse. Mais ça continue, et continue… À la fin de la section, maestro fait arrêter l’orchestre. Nous échangeons des sourires et le public se met à rire… quelques instants plus tard, l’alarme se tait et on reprend du début du duo.


Il arrive régulièrement des imprévus avec lesquels ont doit jongler; un accessoire égaré, un pantalon qui déchire, une porte coincée, un chanteur en retard, etc. Mais jamais rien de grave heureusement! (*touche du bois) J’ai aussi été témoin de blessures légères, à quelques reprises. À une occasion en particulier, ça aurait pu être beaucoup plus grave. La sécurité doit être la priorité sur le plateau!


Hugo Laporte dans le rôle de Schaunard (La Bohème) à l'Opéra de Massy | Crédit : Pépin-Didier
Hugo Laporte dans le rôle de Schaunard (La Bohème) à l'Opéra de Massy | Crédit : Pépin-Didier

L’opéra est-il élitiste ?


L’opéra n’est pas élitiste! L’opéra est un genre extrêmement variée dans la forme, le style d’expression, le caractère et même de plus en plus varié au niveau de l’identité culturelle et l’identité sexuelle.


L’opéra est même très varié dans la façon de le consommer. On peut aller voir de grandioses productions d’opéra, mais on peut aussi l’entendre en version concert, assister à un récital, à un concert impromptu dans un lieu public, etc. Si on veut voir les opéras qui se font un peu partout dans le monde, on peut voyager, certes, mais il existe aussi aujourd’hui une panoplie de plateformes d’écoute consacrés à la musique classique et l’opéra (Mezzo, Medici, Stingray, Met, Youtube…)


C’est une forme d’art comme bien d’autres : elle sert d’abord à susciter les émotions! Et tout le monde qui s’y expose peut être transporté par sa beauté puisqu’il y en a pour tous les goûts. Vous aimez les histoires d’amour? Les drames? Les grandes scènes épiques? Les somptueux bals masqués? L’humour absurde? Il y en a! L’opéra est un formidable véhicule pour raconter une histoire de la façon la plus saisissante possible.


C’est grandiose et complexe, et par conséquent, coûteux à produire. Mais l’opéra n’est pas élitiste, et la grande majorité des artistes et institutions lyriques font, à ma connaissance, de leur mieux pour rendre l’opéra accessible au plus grand nombre.

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